Après les autoroutes, l’office des forêts, France telecom et bien d’autres…l’hôpital public
Bonjour, comme vous le savez, l’hôpital public vit une crise comme jamais.
C’est en tant que cotisant, citoyen, usager soignant et membre du syndicat sud santé sociaux CHGR que je vous adresse ce courrier, car je pense qu’il est pour la énième fois, temps de mettre en évidence les problèmes concernant, l’état des hôpitaux français et plus particulièrement le nôtre : le centre hospitalier guillaume regnier spécialisé en psychiatrie, désormais 5ᵉ établissement de France dans sa spécialité. Ces points sont les suivants :
les conditions de travail
les fermetures de lits et de structures.
les effectifs.
les salaires.
le management
l’arrêt des heures supplémentaires.
Sur le territoire national.
La Crise sanitaire que nous vivons ne date pas d’aujourd’hui ; déjà il y a une quinzaine d’année, la politique d’austérité et le management malveillant se sont imposés dans notre salle de soin avec une casse systématique de nos conditions de travail en s’emparant de notre savoir faire, le travail d’équipe, nos compétences professionnelles en intégrant un management sans connaissances ni compétences du milieu hospitalier si ce n’est des professionnelles politico économique. Rien de mieux pour déstabiliser la machinerie hospitalière auparavant réputée mondialement pour son système. Les mauvaises personnes au bon endroit.
Les résultats ne tarderont pas car entre 2007 et 2012, 10000 postes minimum seront supprimés.
On commence à nous assommer avec le juridique, les certifications, des réunions, des réorganisations incessantes, la t2a, les économies deviennent obsessionnelles. Dites-nous ce dont vous avez besoin nous vous apprendrons à vous en passer.
Tout cela nous reléguant au service de l’administration et non au service du soin. collés(es) sur des écrans d’ordinateur.
La technocratie fait son entrée dans le soin. La technocratie voudrait soigner l’hôpital.
Les intérêts financiers priment sur l’intérêt humain. C’est officiel. Tout est dit.
L’exode commence : demandes de mise en disponibilité massive, retraites anticipées, mutations en quantités inhabituelles.
60000 lits supprimés de 2007 à 2017. 4200 en 2018, 3100 en 2019, 5700 en 2020 puis 6500 en pleine pandémie.
Lors de la mobilisation des hôpitaux publics et clinique privé de 2019 nous demandions :
l’augmentation de l’ondam à 5%
400 euros net
des embauches.
10000 titularisations.
arrêt des fermetures de lits et structures.
ouverture de lits.
arrêt des heures supplémentaires.
un changement de gouvernance, de management
Nos revendications n’ont pas été entendues puisqu’elles ont accouché du segur accompagnées de toutes ses discriminations et inégalités notamment dans le social et médico social.
Le ségur de la honte comme beaucoup le surnomment. Et il est bien nommé !
Il existe pourtant des solutions pour financer la sécurité sociale et augmenter les salaires. -avec les fonds alloués aux 20 agences nationales de santé, les 18 agences régionales de santé et ght, nous pourrions trouver des liquidités. La santé serait gérée par les régions. -Les heures supplémentaires sont soumises aux cotisations sociales.
Les 35.2 milliards d’euros que chaque actifs(ves) et retraités(es) versent annuellement en complémentaire santé.
Remettons tout cet argent dans le collectif, à la sécurité sociale, en déplaise aux multinationales et fonds de pensions américains à qui tout ce bien national a été promis avec notre refus.
En 2020, coup de tonnerre, le sars cov 2 à covid 19 s’installe.
La crise sanitaire et ses héros applaudis un jour, méprisés le lendemain.
Cette crise sanitaire dont on nous annoncera qu’elle sera sans commune mesure, grave. Nous sommes en guerre ! nous dira-t-on. Nous sommes à présent utiles, une ressource. Se sont dans ces conditions que l’hôpital s’apprête à subir un nouvel assaut. La politique banquière couplé à une pandémie qui va coûte que coûte et quoi qu’il en coûte continuer son travail d’achèvement. Une marche sur l’hôpital. La réalité sera sombre :
Confiscation des masques puis au compte goutte comme des enfants.
5700 lits fermés, 3 services de réanimation dont 1 à Nice (épicentre de l’épidémie).
La fuite des soignants se poursuit comme une hémorragie, un fleuve. écœurés(es).
Démission de 1800 élèves IDE.
60000 postes à pourvoir.
L’obligation vaccinale nous sera imposée alors même que les essais cliniques de phases 3 débutent.
Suspension de milliers d’agents (15000). Le VACCIN ou LE SALAIRE.
Déprogrammation de soins, d’opération, soins ambulatoire, soins médiatisée, consultations…
Au détriment des autres pathologies. La liste est longue.
Tout y passe, des lits de chirurgie,médecine médecinepsychiatrie seront fermés pour accueillir les malades du covid 19. L’accès aux soins bouleversés.
C’est ça la santé en France aujourd’hui. Le modèle américain classé 35e mondiale ? Pour camoufler ce saccage l’état a confiné et restreint toutes les libertés pour cause de manque de lits dans les hôpitaux.
Uber Hospital.
Des agents de la fonction publique hospitalière démissionnent ? Remplaçons les par une main d’œuvre moins coûteuse pour une santé au rabais.
La loi (El Kohmri ?) a voulu faciliter les accès du public vers le privé ainsi que les ruptures conventionnelles de contrat. Ça n’a pas fonctionné, car les soignants du privé comme du public quittent le navire.
Une pénurie dont personne ne prend la responsabilité ni la mesure. Le covid 19 a bon dos. Les élections présidentielles n’y changeront rien et les cabinets de conseils américains ou autres non plus n’ont rien compris.
Tout cela nous conduit à vous parler des conséquences à plus petite échelle ; celle de notre établissement, le chgr de Rennes, qui semble être pire que les autres.
En effet, notre établissement subit depuis une douzaine d’années des attaques répétées de notre direction via quelques probables recommandations de votre part, ou pas !
Grâce à la crise sanitaire, notre direction a accéléré le processus d’uberisation de l’institution faisant de lui l’exemple à ne pas suivre.
Notre direction et leurs managers (anciennement cadre infirmier de santé) s’en donnent à cœur joie.
Cette politique économique de l’hôpital fait ressortir ce qu’il y a de plus mauvais chez certains managers.
Le chgr a fermé 354 lits en 12 ans dont 22 pendant l’épidémie. 20 autres sont fermés jusqu’au 28 novembre 2022 et ne rouvriront probablement pas faute de médecin.
Démographie :
La population de Rennes métropole augmente de 0,7% par an et ce, de façon régulière.
100000 habitants de plus sont prévus en 2040.
Dans notre population, rien que la schizophrénie représente à elle seule 1% de la population et 20% de cette population nécessite une hospitalisation à temps complet.
Les fermetures de lits sont donc incompréhensibles surtout lorsque les troubles psychiques causés par la crise sanitaire touchent principalement les jeunes qui représentent 48% de la population (0 à 39 ans) et les personnes âgées de plus de 65 ans représentent 18% de notre population. Des études nous confirment que nous vivons plus longtemps mais en moins bonne santé.
Les lits.
Faute de lits de manière récurrente les patients sont souvent dirigés en clinique, dans le département et hors région.
Les conditions de travail.
Les conditions de travail sont misérables et ont un impact évident sur les prises en soin et la santé au travail qui, de ce fait, font fuir les soignants les plus motivés. Au CHGR le manque d’effectif est permanent et persiste dans le temps.
Depuis fin 2019 nous avons répertorié au minimum 939 fiches d’événements indésirable provenant des services concernant ce point et probablement plus à la lecture de ce courrier. Les dangers graves et imminents se comptent par dizaine.
Effectifs : dépenser plus pour recruter moins.
Entre le mois d’août 2021 et le 2 juin 2022 (arrivée de notre nouveau directeur) nous n’avons recensé aucune proposition d’emploi et ce ,malgré nos sollicitations. Seules quelques candidatures spontanées ont été retenues.
En conséquence, les arrêts maladies et accidents du travail se multiplient.
Les dispositifs mis en place par la drh ont été de mettre en place des plate-forme privées pour gérer son travail, à savoir HUBLO, un formidable gouffre financier dont la principale fonction est de faire faire des heures supplémentaires à des agents sous payés.
Comme dit en page 1, nos revendications de 2019 étaient aussi que nous faisions trop d’heures supplémentaires.
Nos doléances ont été entendues puisque hublo peut faire faire 8 journées supplémentaires par mois rémunérés de 450,600,900 euros parfois non payés d’ailleurs. Ce système coûte 75000 euros par an.
Le temps demandé par an est équivalent à 14 etp et seulement un tiers des missions sont pourvus.
Depuis le 2 juin un nouveau système fait son apparition pour assister la mission de la drh, le système beetween pour rattraper les rétropédalages.
Ce système coûte 30000 euros la première année et 25000 les suivantes. Ajoutons les 8625 euros d’abonnement pour ouest france et 11925 euros pour le bon coin. Et pourquoi pas meetic ?
Toute cette pénurie organisée a conduit notre drh à passer tout l’hôpital puis partiellement au travail en 12h
Cette organisation s’est faite avec les pieds (excusez-nous du terme) puisqu’aucune organisation syndicale n’ont été consultées.
Les agents apprennent la nouvelle par le biais du bouche-à-oreille et des téléphones personnels. Raisons invoquées : plan bleu, plan blanc, le ségur.
Circulez il n’y a rien à voir. Nous pensons que la direction se sert de l’épidémie, de la fuite des soignants et du non recrutement malgré les investissements conséquents, pour faire une petite expérience sur les ressources (à ce niveau l’humain n’est plus) au passage en 12 heures ce qui contribuera à faire 4 à 15% d’économie sur le personnel et 3.6% sur la masse salariale. C’est toujours joli sur un CV pour postuler chez carrefour, france telecom ou lidl… quand on est drh.
Toutes ces situations ubuesques, voire délirantes, vont de ce fait conduire à l’épuisement professionnel.
- Une salariée nous dit “vouloir se pendre dans le bureau de son cadre supérieur de SANTE pour lui faire comprendre sa souffrance”
- une autre préfère “se faire taper dessus pour que sa famille porte plainte et être tranquille”.
- Tous les accidents de travail ne sont pas reconnus.
- Notre compteur d’heures agiltime est illisible, voire une arnaque, on nous décompte des heures en plus.
- On nous supprime des congés pour pallier au sous-effectifs.
- Nous faisons parfois 60 heures par semaine, y compris les soignants de nuit.
- Les plannings sont modifiés en permanence moins de 48 heures avant la prise de poste .
- Rappels à domicile alors que la loi RGPD l’interdit
- Assignation des syndicats avec écrasement abusif d’Autorisations Spéciale d’Absences (tribunal administratif)
- Les salaires des contractuels sont largement en dessous de la moyenne nationale, obligeant ainsi les agents à faire des missions HUBLO
- Feuilles d’impôt non fournis en mai
- Depuis quelques mois de nombreuses erreurs sont faites sur les fiches de salaires, des oublis, des erreurs , des trop perçus. Le service paie régularise la situation sans prévenir les agents. de ce fait beaucoup des salariés se sont retrouvés avec des salaires de 80€, 600€, 1117€ pour vivre c’est un scandale.
Peut être est ce la faute au turn over de 86% en 4 ans au service DRH DAM ? ou un DGI a été fait pour des faits de souffrance au travail.
Nous déplorons le fait que 3 directrices des soins se sont succédées en 4 ans..
Évidemment dans cette spirale, la violence a toute sa place , à cause des sous-effectifs elle est en hausse elle aussi, comme la colère qui nous anime.
Nous recensons au minimum 1022 actes de violence de 2019 à aujourd’hui, voire plus à l’heure où vous nous lisez.
Les violences vont de l’insulte à la mutilation en passant par les menaces de mort. Et pour ces violences nous avons une prime de 1re catégorie de 15.15€ mensuel.
Cette prime est mise à nouveau en cause par notre direction via une consultation bien rémunérée de l’APAVE. Cette dernière n’ayant que très peu d’éléments à son sujet pour son étude en les minimisant. De ce fait elle a sous estimé très honteusement les faits de violence pour nous supprimer cette prime au cas par cas.
A ce jour, le syndicat Sud Santé Sociaux fait un recours au tribunal administratif pour la récupérer.
La NBI avait également été supprimée dans les maisons d’accueil spécialisé, des recours individuels ont été déposés au tribunal administratif.
Tout ce qui a été cité plus haut occasionne des dysfonctionnements dans les soins, la vie privée et les conditions de travail. Ceux-ci sont en progression en lien également dû à la politique de santé.
Il faut aussi dire que les premières victimes de tout ce chaos sont les femmes, car elles représentent la majeure partie des effectifs. Le droit des femmes, ça parle à quelqu’un ? Récapitulons :
De mauvais cabinet de conseil, conseille un management directif déplorable qui conduit à de mauvaises conditions de travail qui conduit à la fuite des soignants et des médecins pour pouvoir fermer de lits en toute impunité.
En réponse : vous donnez des primes et des missions HUBLO aux contractuels qui ont des salaires plus bas, du travail en 12 heures, de la pénibilité qui nous conduisent au burn out , suicides et fuite du personnel.
C’est comme ça que l’on sauvera l’hôpital public ? C’est formidable le génie inversé ? Ce qui pose question c’est comment allez-vous faire en cas d’épidémie, d’une guerre ou d’actes de terrorisme de grande ampleur si la pénurie de personnel soignant persiste, manque de lits ? Comment soigner les militaires et civils blessés ? Votre politique est dangereuse.
Pour revenir au Centre Hospitalier Guillaume Régnier je souhaiterai connaître votre position concernant notre hôpital :
- Aviez vous connaissance de tous ces faits ?
- Pouvez vous nous préciser la nécessité du plan Blanc et Bleu pendant 6 mois alors que les autres hôpitaux l’avaient levé ?
- Quels sont les projets pour le CHGR ?
- Quels sont vos objectifs ?
- Quand allez-vous imposer un management réellement bienveillant dans les hôpitaux ?
- Quand allez-vous arrêter de supprimer des lits ?
L. F.